29 octobre 2014 – BERTIN- PHARMA – «Réformer le système de santé français passe-t-il par l’automédication ?»
Posté le:11-3-2014 par : Webmaster
BERTIN-PHARMA
«Réformer le système de santé français passe-t-il par l’automédication ?»

Évoquer la réforme du système de santé est souvent accompagné de discussions sur la carte territoriale de santé ou sur l’utilisation des médicaments génériques. Souvent mal connue ou entachée de prénotions, l’automédication est un enjeu-clé des réformes de santé envisageables.
L’automédication, qui consiste, pour les patients, à soigner certaines maladies grâce à des médicaments accessibles sans ordonnance ou avec une prescription médicale facultative (remboursables), est d’ailleurs en plein développement. Le vieillissement de la population et l’intérêt croissant des individus pour la prise en charge de leur santé en sont les deux principaux facteurs.
En France, en 2013, le marché de l’automédication représente 16% des ventes totales des produits pharmaceutiques, alors que la moyenne européenne est à 25%, en Allemagne ce taux monte même à 40%. De plus, les Européens dépensent 42 euros par an en médicaments d’automédication, contre 32 euros en France. La situation hexagonale est particulière. Malgré un retard et un recul relatif du marché d’automédication, en 2013, par rapport aux autres pays européens, il existe toutefois des conditions favorables à son développement. Ainsi les prix des médicaments sont relativement bas (4,5 euros contre 6,2 euros en Europe) et, de plus, de nombreuses molécules pourraient encore être commercialisées en libre accès.
Le développement de cette pratique permettrait d’éviter 12% des consultations, et, à la sécurité sociale, d’économiser jusqu’à 500 millions d’euros par an.
Afin de rendre l’automédication plus automatique et abordable, plusieurs axes peuvent être dégagés :
• Pour accompagner le patient dans la prise en charge de sa propre santé – de la prévention aux traitements –, l’information, dans le choix des médicaments, est primordiale. Dans ce cadre, les pharmaciens, en tant que professionnels de santé, ont une mission de conseil à tenir essentielle pour « une automédication responsable ».
Cette prise d’information doit également permettre de modifier les habitudes des individus, comme celle de payer le prix total d’un médicament demandé sans ordonnance ou celle de recourir de moins en moins systématiquement à un médecin.
• Le renforcement du marché de l’automédication passe également par le développement de produits innovants adaptés aux besoins des patients, par exemple des médicaments ingérés sans eau.
• Le « délistage » ou la « switching stratégie », l’action de faire passer l’accès à un médicament d’une prescription médicale obligatoire à une prescription médicale facultative, est aussi un moyen d’étendre l’automédication.
Ce marché peut permettre au système de santé français d’être plus efficace, et surtout moins coûteux, en reléguant, aux patients et aux pharmaciens, le soin des pathologies bénignes. Pour ce faire, les pouvoirs publics seraient, comme le souligne Pascal Brossard, Président de l’Association française de l’Industrie pharmaceutique pour une Automédication responsable (AFIPA), amenés à donner plus d’impulsion et à démontrer une forte volonté.
Face à ce paradoxe français plusieurs questions demeurent : Le développement de l’automédication est-elle souhaitable ? Y-a-t-il des risques pour les consommateurs ? Comment s’en prémunir ? Quelles sont les alternatives pour développer ce marché en France ? Faut-il continuer à se concentrer sur deux secteurs principaux (la dermato-cosmétique et les compléments alimentaires) ou faut-il accélérer l’ouverture ? Enfin, la généralisation des génériques et la promotion de l’automédication sont-elles des solutions complémentaires ou concurrentes pour réduire les dépenses ? Quelles conséquences cette réorganisation du marché de la santé aura-t-elle en termes d’emplois ?
Hôtes
Luc GRISLAIN
Consultant en Développement commercial, Bertin Pharma
Xavier MORGE
Directeur général, Bertin Pharma
Invités
Pr. Alain BAUMELOU
Médecin, Hôpitaux universitaires de la Pitié-Salpêtrière-Charles Foix, Professeur de Néphrologie, Université Paris VI – Pierre et Marie Curie
Dr. Marie-Christine BAUWENS
Médecin, Responsable du Département Établissements de Santé, Agence régionale de Santé d’Île-de-France, Délégation territoriale des Hauts-de-Seine
Gilles BONNEFOND
Président, Union des Syndicats de Pharmaciens d’Officine
Pascal BROSSARD
Directeur général, Laboratoires Zambon France
Alain DELGUTTE
Président, Conseil central des Pharmaciens titulaires d’Officine, Conseil national de l’Ordre des Pharmaciens
Martial FRAYSSE
Président, Conseil régional de l’Ordre des Pharmaciens d’Île-de-France
Catherine GÉNISSON
Sénatrice (PS), Vice-présidente de la Commission des Affaires sociales
Daphné LECOMTE-SOMAGGIO
Déléguée Générale, Association française de l’Industrie pharmaceutique pour une Automédication responsable (AFIPA)
Éric MAILLARD
Directeur général, Laboratoire Tonipharm
Patricia SCHILLINGER
Sénatrice (PS), Membre de la Commission affaires sociales