Mercredi 14 décembre 2016 – ESSO – » Raffinage et pétrochimie : quel dialogue social face à l’impératif de la compétitivité ? «
Posté le:12-14-2016 par : Administrateur
Raffinage et pétrochimie : quel dialogue social face à l’impératif de la compétitivité ?
Restaurant Le Procope
13, rue de l’Ancienne Comédie
75006 Paris
France
« Raffinage et pétrochimie : quel dialogue social face à l’impératif de la compétitivité ? »
D’ aucuns conviennent qu’il est plus difficile de redistribuer les fruits de la croissance économique lorsque celle-ci est atone et incertaine. Ses produits sont, en effet, globalement plus restreints en volume et précaires dans le temps ; et ce, tant pour les entreprises que pour ses salariés. La nouvelle répartition internationale de la production et de la consommation des biens et des services, amène les acteurs économiques, en France et en Europe, à se concentrer prioritairement sur les moyens de maintenir leurs activités sur nos territoires. Cette pérennisation de l’activité et des emplois passe, en partie, par notre capacité à réduire les coûts et à financer les investissements et l’innovation pour rester compétitifs et à rester attractifs pour les salariés, tout en conduisant efficacement une politique de répartition des efforts à consentir pour y parvenir.
Au-delà des tendances générales, une analyse plus précise, menée secteur par secteur, permet de saisir les ressorts de croissance et les freins spécifiques, à la lumière des singularités sectorielles qui régissent une activité. Le raffinage et la pétrochimie sont des secteurs d’activités au cœur des enjeux énoncés. Face à la concurrence mondiale et à la baisse programmée de la demande domestique de produits pétroliers, les raffineries et les installations pétrochimiques européennes sont peu à peu fermées ou restructurées. Pour les vapocrackeurs, le prix de la principale matière première utilisée, le naphta (liquide obtenu par raffinage du pétrole), est 2 à 5 fois plus élevé que celui du gaz qui est utilisé dans les nouvelles installations au Moyen Orient et en Amérique du Nord. Le raffinage français est particulièrement en difficulté, avec une perte de 37% de sa capacité depuis 2010. Les sur-transpositions des directives européennes et différentes mesures, comme les Plans de Prévention des Risques technologiques (PPRT), ainsi que des surcoûts fiscaux pénalisent les raffineurs et pétrochimistes français par rapport à leurs concurrents européens et internationaux.
Les nouvelles raffineries se situent au plus près des ressources disponibles ou des centres de croissance de consommation, c’est-à-dire les pays émergents. Près de 60 nouvelles raffineries ont ainsi vu le jour, entre 2008 et 2015, principalement en Asie et au Moyen-Orient. Ces raffineries très modernes, souvent associées à des installations pétrochimiques, sont capables de traiter des gros volumes et peuvent aisément fabriquer et exporter des produits répondant aux spécifications européennes et américaines. Dans le même temps, en Europe, la réglementation actuelle et à venir, en imposant des contraintes et des coûts élevés aux opérations de raffinage et de pétrochimie, pèse lourdement sur la compétitivité de ces secteurs fortement exposés à la concurrence internationale. De surcroît, les politiques volontaristes d’incitation aux économies d’énergie et à la substitution des énergies fossiles par les énergies renouvelables ont pour conséquence une contraction de la demande en produits raffinés. Avec ses 50 000 emplois directs et environ 100 000 emplois indirects, ces fleurons de l’industrie française doivent faire face et s’adapter à un contexte de mutations multiples.
Dans un environnement contraint, il semble indispensable de développer un dialogue social constructif pour préparer l’avenir du secteur, de ses entreprises et de ses salariés et faciliter l’investissement dans notre pays.
Au-delà des structures du dialogue social, se pose aussi la question du rôle et l’attitude de chacun des partenaires sociaux en réponse au contexte de l’entreprise. Dans un environnement sectoriel devenu difficile, comment amorcer la transition vers un dialogue social plus efficace ? Quel doit être le rôle respectif des syndicats, de l’administration, des dirigeants et des employés dans cette construction ? Comment le faire de manière constructive avec une diversité syndicale importante ? Comment augmenter l’agilité dans le dialogue social pour faire face à un monde concurrentiel qui bouge de plus en plus vite?
Hôtes
Hervé BROUHARD
Président-Directeur général, Esso S.A.F
Jean-François DUSSOULIER
Directeur des Affaires générales, Esso, ExxonMobil, France
Hervé GALLERON
Directeur des Relations humaines, Esso S.A.F
Benoît de SAINT SERNIN
Directeur des Relations institutionnelles, Esso S.A.F
Invités
Dominique AUVERLOT
Directeur du Département Développement Durable et Numérique, France Stratégie, Services du Premier Ministre
Etienne BEEKER
Conseiller Energie, Département Développement Durable et Numérique, France Stratégie, Services du Premier Ministre
Serge CATOIRE
Président suppléant de la Section technologies et Société, Conseil Général de l’Économie (CGE), Ministère de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique
Benjamin GALLEZOT
Adjoint au Directeur général des Entreprises (DGE), Ministère de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique
Teddy HAMEAU
Secrétaire Général Adjoint, Responsable de la branche Pétrole CFDT
Nathalie LAGRANGE
Présidente Fédération CFE-CGC Enermine et Industries transverses, Présidente Syndicat CFE-CGC Pétrole
Daniel MOREL
Délégué Fédéral Fédération Chimie Energie, CFDT
Alain VASSELLE
Sénateur (LR) de l’Oise