6 avril 2016 – SODEXO – « Industrie et Services : quelles dynamiques pour l’emploi et le développement économique ? »
Posté le:04-11-2016 par : Webmaster
« Industrie et Services : quelles dynamiques pour l’emploi et le développement économique ? »
PARIS
Restraurant La Petite Cour
8, rue Mabillon
75006 Paris
« Industrie et Services : quelles dynamiques pour l’emploi et le développement économique ? »
En constante recomposition, l’économie est traversée par des dynamiques plurielles qui s’accompagnent de diverses transformations sectorielles et territoriales. En France, représentant 46 % du Produit intérieur brut (PIB) en 2014, le secteur des services est devenu le premier employeur national, avec près de 9 millions d’emplois. Avec plus d’1,2 million d’entreprises, les services structurent un tissu économique dense et hétérogène, comprenant plus d’un million de très petites entreprises (TPE), de nombreuses petites et moyennes entreprises (PME) et des grandes entreprises (45 % du CAC 40), réparties sur l’ensemble du territoire national. Bien que le secteur de l’industrie reste dynamique et innovant, l’emploi industriel ne cesse de décroître, au rythme de 1% par an. La part de cette activité dans la production de la richesse nationale est passée de 24% en 1984, à 14% en 2007, à 12% en 2014, contre 24,7% Outre-Rhin.
Toutefois, les industriels disposent de leviers d’actions. Dans son rapport de 2014, le Conseil national de l’Industrie (CNI) préconise de s’appuyer sur les petites structures territoriales, créatrices d’emplois, comme les PME, TPE, les Entreprises de Taille intermédiaire (ETI) ou les start-up. Optimiser et diviser la localisation des différents maillons de la chaîne de valeur industrielle figurent aussi parmi les objectifs prioritaires. Les activités à forte valeur ajoutée de conception et d’assemblage final peuvent avoir lieu en France, quand la production de composants intermédiaires se fait dans des pays émergents à proximité. Une politique de recrutement et de formation technologique et professionnelle – initiale et continue – semble également essentielle.
Le deuxième axe de travail pour réindustrialiser le pays serait de renforcer la « tertiarisation du secteur industriel ». Ce phénomène se confirme à l’intérieur comme à l’extérieur des filières industrielles.
La contractualisation commerciale des biens et des services est souvent qualifiable de « transactionnelle », en ce que le contrat de vente du produit industriel est solidaire des contrats de services, qui prolongent la relation entre producteurs et consommateurs bien au-delà de la transaction initiale. En plus de l’entretien, par exemple, la qualité de l’accueil de la clientèle ou la personnalisation des services adaptée au plus proche des besoins du consommateur sont autant d’éléments constitutifs de valeur ajoutée au produit stricto sensu.
L’attractivité d’une industrie pour un employé est étroitement liée à l’attractivité de l’entreprise elle-même, comme celle du territoire sur lequel elle est installée. Cet attrait se mesure par la capacité à attirer les emplois et les activités, mais aussi à les maintenir. Ce maintien est souvent le fruit d’éléments matériels (fiscalité, infrastructures, etc.) et de facteurs – non moins essentiels – mais plus difficilement quantifiables (la qualité de vie, le bien-être, l’harmonie sociale, etc.). Ces derniers sont directement impactés par la qualité et le développement des services à la Collectivité – la santé, la dépendance, la ville durable, les solidarités, la famille ou, plus largement, les services aux citoyens, comme au sein de l’Entreprise – système de récompenses et d’incentives, formations, accès à une crèche, à une cantine, à des loisirs, etc.
De plus, l’utilisation de plus en plus systématique des outils numériques de communication permet d’envisager l’entreprise de demain. Une étude du cabinet McKinsey de 2011, évoque une « Industrie 2.0 », en établissant qu’il existe une corrélation entre l’emploi intensif d’internet d’une part, et la croissance plus rapide et le meilleur dynamisme à l’exportation d’autre part. Internet représente par ailleurs, un moyen de renforcer l’engagement et la fidélisation des salariés. Cette révolution du numérique inverse tous les paradigmes du système productif et oblige à repenser les besoins en termes d’emplois et de main d’œuvre. Le numérique facilite également l’intermédiation et la rencontre entre l’offre et la demande de services entre particuliers – producteurs et consommateurs. De nouveaux types de services sont apparus – des services dits « industriels » – comme ceux liés à l’ingénierie qui permettent d’optimiser les investissements, les méthodes de gestion et ceux liés à la qualité, l’entretien et à la réparation d’un bien. Le consommateur industriel devient, ainsi, à la fois, producteur et consommateur.
La traditionnelle vision segmentée de l’industrie et des services ne résiste plus au développement économique actuel. Les services et l’industrie ont donc des logiques autonomes dans la création d’emplois, mais aussi complémentaires, ce qui semble aujourd’hui, plus qu’indispensable pour faire face aux défis économiques, tels que la désindustrialisation, le développement du numérique et « l’ubérisation » de certaines activités, ou encore la redéfinition des territoires et des attentes envers la collectivité.
Quelles contributions apportent l’industrie et les services dans la relance économique ? Ces deux secteurs ont-ils des dynamiques de développement autonomes et/ou complémentaires ? Quelles conséquences les transformations économiques ont-elles en matière de création d’emplois sur nos territoires ? Les services sont-ils des vecteurs de création de valeur, permettant une montée en gamme des produits européens, essentielle à leur compétitivité ?
Hôtes
Anna NOTARIANNI
Présidente, Sodexo France
Nadine STUTTER-PREVOT
Directrice des Relations institutionnelles du Groupe Sodexo
Damien VERDIER
Vice-président exécutif chargé du Marketing et de la Planification stratégique, Membre du Comité exécutif du Groupe Sodexo
Invités
Vincent AUSSILLOUX
Chef du département Économie-Finances, France Stratégie
Dominique AUVERLOT
Chef du Département Développement durable, France Stratégie
Emmanuel de la BURGADE
Professeur associé, Paris School of Business
Daniel CHASSEING
Sénateur (LR), Membre de la Commission des Affaires sociales
Serge GUÉRIN
Sociologue, Professeur, Paris School of Business
Grégoire POSTEL-VINAY
Chef de la mission Stratégie, Direction générale des Entreprises, Ministère de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique
Anne PERROT
Membre correspondante, Conseil d’Analyse économique
Jean-Louis TERTIAN
Contrôleur général économique et financier, Ministères économiques et financier